Cela fait plus de 10 ans que le yosakoi rayonne aux quatre coins de la France. En 2016, les équipes de Bordeaux et Paris ont été nommées Yosakoi Ambassador par la préfecture de Kochi où est née cette danse. En perpétuelle évolution et, loin de nous reposer sur nos lauriers, nous avons souhaité faire briller le yosakoi français à l’international tout en resserrant nos liens avec la ville-mère du yosakoi. C’est pourquoi les danseurs français se sont lancés le défi insensé de participer au festival de yosakoi de Kochi en août 2023 sous une seule et même bannière : celle d’une ÉQUIPE DE FRANCE !
Humaine, internationale, sportive et culturelle, c’est une expérience unique que notre équipe a vécu (nouvelles rencontres internationales, dépassement de soi (danser sous 38° et 90% d’humidité !), goût de la compétition, partage…).
La FYF sur la scène principale (@DR)
Qu’est ce que le festival de Kochi ?
Il s’agit de l’un des trois plus grands festivals de yosakoi, et c’est aussi le plus ancien (en 2023, il a célébré ses 70 ans). Kochi est le berceau du yosakoi et à chaque festival, des centaines d’équipes réjouissent les spectateurs à travers la danse. Il s’agit d’un événement culturel majeur à l’échelle locale et nationale, qui organise de très nombreux défilés et parades, mais également une compétition majeure, à mi-chemin entre le carnaval de Rio et les Jeux Olympiques.
Obiya-machi, une des plus longues parades (@DR)
Des participants de divers horizons
Représentant les six équipes françaises, ce sont 50 danseurs (en majorité de nationalité française mais aussi japonaise) accompagnés de six staffs qui ont fait le déplacement depuis la France. Ces danseurs ont été rejoints à Kochi par quatre étudiants japonais de l’université de Kochi. Plus on est nombreux et plus on danse, ce sont donc un total de 54 danseurs (20 ans pour la plus jeune et 54 ans pour le plus âgé) qui ont donné le meilleur d’eux mêmes !
Les Fyfous au festival de Kochi
Préparation du festival sur place et cérémonie d’ouverture
Arrivés progressivement au Japon, les danseurs se sont retrouvés à Kochi le 6 août. Direction ensuite Konan pour un entraînement intensif avant de bénéficier d’un jour de repos, afin de récupérer, de faire les dernières retouches des costumes et pouvoir notamment assister à la cérémonie d’ouverture du festival.
La cérémonie fut quelque peu perturbée par un typhon. Si les feux d’artifices ont été reportés, les accalmies ont permis les représentations de quelques équipes ayant remporté un prix lors de l’édition précédente (2019) sous les yeux émerveillés des danseurs français. Et certains français n’ont pas fait que regarder car quatre d’entre eux ont pu monter sur scène pour みんなでよさこいプロジェクト この地へ (Minna de yosakoi project Kono chi he), la danse d’ouverture où chaque équipe pouvait envoyer des représentants (bien sûr nous n’avons pas manqué cette occasion : voir ce lien vers une vidéo).
Un danseur français parmi d’autres danseurs de yosakoi lors de la cérémonie d’ouverture du festival de Kochi le 9 août 2023 (@swan.sheep)
Pendant le festival
Le plus important était à venir car les deux jours suivants (10 & 11 août) furent l’occasion pour la FYF de danser pour la première fois tous ensemble dans les rues de Kochi. L’équipe de France à Kochi s’est produite sur 19 parades et scènes, pour un total de 46 répétitions de la chorégraphie, et autant de moments de partage avec le public. Deux jours de participation dont les danseurs sont sortis fatigués mais fiers et heureux d’avoir représenté pour la première fois la France dans un festival japonais de yosakoi.
Ce projet était fédérateur et il était également important d’avoir une présence à Kochi pour montrer que le yosakoi français est qualitatif. Nous n’avons malheureusement pas remporté de prix (la concurrence avec les 156 autres équipes était rude), mais nous revenons quand même avec une coupe reçue pour notre première participation et de nombreuses médailles décernées à titre individuel aux danseurs/danseuses et staffs. Mais ce que nous retiendrons, c’est l’extraordinaire appréciation et support du public qui est venu discuter avec nous à la fin des danses malgré la barrière de la langue (il faut dire que la danse réunit beaucoup de monde). La FYF a été appréciée du public : notre réprésentante a notamment été particulièrement sollicitée par les diverses associations de quartier pour que l’équipe de France se rende sur les lieux de parade qu’elles représentaient.
Parade Mama (@DR)
Cette première participation à un festival japonais restera dans les mémoires de tous comme une magnifique expérience de saut dans l’inconnu, de persévérance, de résistance, d’endurance, et surtout d’allégresse. Se sentir portés par l’ambiance locale a eu un impact stimulant pour tous ceux qui vivaient le festival pour la première fois. Une aventure extraordinaire à vivre, que 100% des participants sondés sont prêts à retenter. Des membres japonais du staff se sont d’ailleurs déclarés prêts à nous rejoindre dans la danse dans le cas d’une nouvelle participation. Si une telle opportunité de participer à nouveau à un projet japonais se présentait, nous aimerions d’ailleurs inviter encore plus de danseurs japonais à nous rejoindre. Les liens créés entre les deux pays au travers d’un moment de partage fort en émotions sont tellement forts malgré la barrière de la langue !
Ce projet sportif fut aussi pour nombre de danseurs la première venue au Japon riche en découvertes (souvenirs cocasses des oreillers avec noyaux/futons, les repas de cantine japonaise, visites culturelles)… Il ne s’agissait pas uniquement de danse, mais bien plus. Comme avec ces moments d’échange avec la troupe vietnamienne Nui Truc Sakura Yosakoi (https://nuitrucsakurayosakoi.com/), qui participait aussi au festival et qui était hébergée dans le même centre sportif que la FYF. S’entraîner dans la même salle au même moment fut enrichissant et a encouragé les danseurs à donner le meilleur pendant le festival ! Comme l’était de pouvoir discuter avec des mots ou avec des gestes avec des danseurs japonais de yosakoi qui étaient aussi présents.
Et en dehors?
Notre venue au Japon fut également l’occasion de rencontres autour du yosakoi. La visite du musée du yosakoi a permis aux danseurs d’en découvrir encore plus sur leur discipline. Quelques-uns ont pu y fabriquer leur propre paire de naruko (clapets en bois typiques du yosakoi) personnalisés. D’autres ont aussi la chance de se rendre à l’usine Narukokobo qui a fabriqué les naruko de l’équipe de France pour en apprendre plus sur le processus de fabrication. Seul regret : ne pas avoir pu rencontré Izuru, l’atelier de fabrication qui a réalisé nos costumes (fermé du fait du covid).
Musée du Yosakoi (@DR)
Où retrouver nos aventures?
Quoi de mieux que notre chaîne Youtube (click here) pour retrouver des vidéos de Kochi ! On travaille sur de nouvelles vidéos, alors pensez à vous abonner!
Nous avons également eu la chance de bénéficier d’une large couverture médiatique au Japon, avant et pendant le festival que ce soit en presse, TV et digital (journal Kôchi shinbun, NHK Kôchi, RKC Kôchi, Sansan terebi). Vous pouvez retrouver une sélection ici : https://www.youtube.com/@federationdeyosakoidefrance/playlists
Merci!
Merci à tous les bénévoles français et japonais qui nous ont accompagnés en France ou sur place à Kochi et qui nous permis de profiter à fond de l’expérience.
– Yosakoi Shimanto pour le super jikatasha
– le staff durant le festival
– Mmes Kondo et Sugio pour leur technicité
– Satoshi-san pour la co-création musicale
Petites pièces par petites pièces, nous avons pu réaliser et financer notre projet. Et c’est grâce à vous. Oui, vous! Tous ceux qui par leur don, leur mécénat (Fondation Sasakawa, UKG), leur participation à nos ateliers, nous ont permis d’alléger les coûts.
Et enfin, merci à la préfecture de Kochi grâce à qui nous avons pu réaliser notre rêve de danser au Japon.
En compagnie du préfet Hamada Seiji (haut gauche) et Kuroshio-kun (mascotte de la préfecture de Kochi) – (@DR)